Vente des Coyotes : suspense ou comédie ?

Depuis le début de l’été, il y a un sujet chaud dans la ligue nationale : la vente des Coyotes de Phoenix. La faillite de l’équipe et de son précédent propriétaire Jerry Moyes a ouvert la voie à une saga riche en rebondissements qui pourrait se conclure d’ici quelques jours. Au cœur du problème : un certain Jim Balsillie.

 

Tout à commencé au mois de juin dernier quand le milliardaire canadien Jim Balsillie a déposé pour la première fois son offre de 212,5 millions de dollars pour faire l’acquisition de l’équipe avec l’intention de la déménager à Hamilton. Cette offre n’a cependant pas été retenue, car Redfield T. Baum, le juge de la cour des faillites responsable de la liquidation de l’équipe jugeait que Balsillie n’avait pas rempli toutes les fonctionnalités requises pour déposer une offre formelle d’achat. La LNH, avec l’appui d’un communiqué conjoint de la NBA et de la NFL, avait préalablement tenté de faire invalider l’offre de Balsillie, sous prétexte qu’il voulait déménager l’équipe sans le consentement du conseil des gouverneurs de la ligue nationale.

 

C’est la que réside le cœur du problème dans toute cette histoire : le conflit entre Balsillie, qui ne s’est jamais caché vouloir acheter une équipe et la déménager à Hamilton, et les têtes dirigeantes de la ligue qui lui sont ouvertement hostiles. Cette querelle date de 2006 alors que le milliardaire canadien a pour la première fois tenté de faire l’acquisition d’une équipe de la LNH, plus précisément les Penguins de Pittsburgh avant que Mario Lemieux ne réussisse à sauver l’équipe. Il a part la suite retenté le coup avec les Prédateurs de Nashville, mais la ligue a stoppé toute négociation lorsque Balsillie a demandé la permission de déménager l’équipe. Il aurait ensuite continué à embêter les dirigeants de la ligue en appelant carrément les propriétaires des Trashers d’Atlanta et des Sabres de Buffalo pour leur proposer d’acheter leur équipe. Pour finir, rappelons-nous que c’est ce même Balsillie qui, pour la première fois, a ébruité la rumeur selon laquelle le Canadien de Montréal était à vendre. La dispute est donc de longue date et Balsillie ne rate pas une occasion de donner des problèmes à la ligue.

 

Cependant, les Coyotes représentent peut-être sa dernière chance, car la crise économique a amené certains propriétaires d’équipe au bord de la faillite. Ce fut le cas de Jerry Moyes, le propriétaire de l’équipe. De plus, dans cette affaire, Balsillie n’a pas à faire directement affaire avec la LNH, qui l’a toujours empêché de faire l’acquisition d’une équipe, mais avec un tribunal de faillite américain dont le but premier est de faire le meilleur profit.

 

La première offre de l’homme d’affaire canadien a donc été rejetée. La ligue nationale n’a cependant pas pu l’empêcher de participer à la vente aux enchères qui se tiendra le 10 septembre prochain. Par la suite, le propriétaire des Bulls de Chicago et des White Sox de Chicago, Jerry Riensdorf, a déposé, avec l’appui de la ligue, une offre d’achat de 148 millions de dollars, ce qui correspond d’avantage à la valeur réelle de l’équipe (142 millions en 2008). Riensdorf a néanmoins dû retirer son offre, car il n’a pas pu s’entendre avec la ville de Glendale pour le renouvellement du bail.

 

C’est dans ce contexte que la LNH a déposé mardi une offre formelle d’achat d’une valeur approximative de 140 millions de dollars américain devant le tribunal de faillite. La ligue espère ainsi pouvoir gérer elle-même l’équipe pendant quelques saisons avant de la revendre à ses conditions, et, à en croire Bill Daly, probablement à Riensdorf. Un troisième groupe, Ice Edge Holding, a également déposé une offre semblable à celle de la LNH. Celle-ci est cependant conditionnelle à une entente avec la ville de Glendale. Encore selon Bill Daly, la ligue va pour une dernière fois tenter de faire invalider l’offre de Balsillie en cour le 2 septembre prochain. Si elle n’y parvint pas, le juge aura à trancher…

 

Il pourra d’abord choisir l’offre de Jim Balsillie, qui est de loin supérieure aux autres. Il alléguera également que le marché de Phoenix n’est pas viable (Connaissez-vous plusieurs déserts ou on peut pratiquer le hockey…?). Il dispose également d’un bon capital de sympathie au Canada alors que plusieurs voudraient voir revenir les anciens Jets de Winnipeg. J’aimerais noter en pensant que la ligue nationale semble beaucoup plus encline à garder les Coyotes Phoenix qu’elle ne l’a été quand il s’agissait de sauver les Nordiques et les Jets. Il faudrait poser la question à notre ami Gary Bettman, mais ce sera pour un prochain article.

 

La deuxième option est l’offre de la ligue nationale qui fera valoir que la concession peut être viable en Arizona. Ils défendront aussi que Balsillie n’ait d’aucune façon l’autorisation de la ligue pour déménager l’équipe même si celui-ci a affirmé vouloir le faire quand même. Finalement, la LNH fera valoir qu’il pourrait imposer un coût de transfère qui pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars en plus d’une compensation aux Sabres et aux Leafs pour l’empiètement de la nouvelle équipe dans leur marché déjà très occupé. Il n’est pas dit que Balsillie veuille assumer tous ces frais.

 

La troisième option est le groupe Ice Edge Holdind dont on sait peu de choses. Si le groupe réussi à s’entendre avec la ville, il n’est pas impossible que la ligue retire son offre pour leur laisser la voix libre, mais cela reste à voir…

 

 

Réponse le 10 septembre…

 

 

Article envoyé par François Joly, membre assidu du site et ami personnel

 



30/08/2009
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